Chapelle du centre Jean XXIII à Quintin

DATE : XXe siècle.

MESSES en famille (voir la page des messes sur ce site).

LOCALISATION : Entrée à la suite du 44 rue Rochonen, 22800 QUINTIN – GPS : 48.400201, -2.913852

Entrée du Centre Jean XXIII en 2015 avec son clocher et la statue de St Joseph

La chapelle en 2010. À la base, c'est un carré de 20 mètres par 20. Son faux clocher est en fait un puits de lumière.

HISTOIRE :

L’actuel Collège-Lycée Jean XXIII, comprend une chapelle, toujours consacrée de nos jours. D’abord nommé « Petit Séminaire », puis « Séminaire des Jeunes » ce lieu, initialement destiné à la préparation au sacerdoce, semble tout naturellement devoir comporter une chapelle en ses murs. L’histoire n’en est pas aussi évidente.

Projet d'extension 1935 - 1940

Dans la chapelle, les rois mages, l'une des 14 tentures réalisées d'après les cartons de M. Hubert de Sainte-Marie

Les années 1935 à 1940

Décision est prise d’une extension en trois phases. Le bâtiment existant se limitait alors à l’actuelle façade Sud avec son clocher et la statue de Saint Joseph. Mais le projet initial restera inachevé. L’aile Est, prévue en 1937-1938 pour héberger les classes s’est réduite à la construction d’un « moignon »). Le hall couvert et la chapelle prévus en 1939-1940 n’ont pas été réalisés. A cela, plusieurs raisons : la construction du Grand Séminaire près de Saint-Brieuc à Cesson, (1925-1928), la crise de 1929, un effectif modeste d’élèves, la seconde guerre mondiale, les dégradations intérieures dues à l’occupation allemande. En 1945, les moyens financiers manquent tant pour l’entretien que pour l’achèvement de la construction.

Septembre 1951

La loi Marie, permet aux élèves de l’enseignement privé de prétendre aux bourses d’État. Le Petit Séminaire de Quintin est le premier établissement des Côtes du Nord habilité. Il en résulte une augmentation constante de ses effectifs. Mais la chapelle, improvisée dans le réfectoire, devient vite trop étroite, tant pour les messes matinales quotidiennes, que pour les offices du dimanche et pour la manécanterie.

La quasi-totalité des élèves sont à l’époque pensionnaires. Ils résident donc sur place 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 pour toute la durée des trimestres scolaires. D’ailleurs, les dortoirs représentent les deux derniers étages des bâtiments. Ceci explique leur hauteur.

Les années 1957 à 1958

La construction de la chapelle tant retardée est décidée. L’abbé Yves Thomas est le supérieur de l’époque. Mais, pour des raisons de goûts, les plans antérieurs dessinés par M. Le Breton, architecte D.P.L.G. sont abandonnés. L’emplacement est aussi changé. En effet, l’aile Est de l’ensemble et le hall couvert n’ont pas été réalisés.

Le chantier de la chapelle, vu de l’intérieur du Collège-Lycée

La section carrée de la chapelle en construction

Le nouveau projet de chapelle est présenté par le père Cocagnac O.P., prêtre dominicain, M. Hubert de Sainte-Marie, maître verrier et l’abbé Joseph Martin, professeur. La construction se trouve confrontée à des imprévus, tant concernant l’entrepreneur que les travaux. Et par défaut de finances, la construction de l’orgue sera différée. Son inauguration aura lieu en 1960. Les fresques prévues ne pourront pas être réalisées. Mais, sous la direction de l’abbé Colleter et de Mme de Sainte-Marie, des tentures en kabic(1) conçues par des mains locales habiles, viendront orner les murs. Le niveau du plancher de la chapelle est surélevé par rapport au niveau naturel du sol, afin que le nouvel édifice n’apparaisse pas « trop écrasé » face aux hauteurs imposantes des autres bâtiments. Ce rehaussement donne, en cours de décision, l’idée d’aménager un sous-sol à usage de salle des fêtes.

D’un point de vue architectural, cette chapelle est la concrétisation des chapelles à sections carrées imaginées par le père Cocagnac. Le faux clocher intègre un puits de lumière, destiné à apporter un éclairage naturel à l’autel. Ce clocher se prolonge à l’intérieur, en arrière-plan de l’autel et du chœur, par un pan incliné revêtu de lambris. La charpente métallique est supportée par des potelets métalliques sombres. M. de Sainte-Marie a cherché à en atténuer la présence par des motifs de vitraux incluant une teinte inhabituelle, le noir. L’aménagement intérieur, de l’entrée vers le chœur, suit une diagonale. Les bancs sont incurvés en arc de cercles. La simplicité apparente de la section carrée de base disparait dans cet aménagement.

(1) Kabic ou Kabig : Tissus très serré et foulé, imperméable et résistant, créé à l'origine par des goémoniers bretons.

La structure porteuse de la toiture est intégrée aux motifs des vitraux grâce une couleur inhabituelle, le noir.

Les années 1960

La chapelle sera le lieu de nombreux offices avec la participation de la manécanterie et la contribution de l’orgue. Les professions de foi des 6e s’y déroulent.

Mais la démocratisation de l’automobile et la généralisation des transports scolaires conduiront à un déclin du pensionnat et des cérémonies religieuses du dimanche. La majorité des élèves rentrent à leur domicile chaque week-end, voire chaque soir.

À la rentrée scolaire 2009

Le Collège-Lycée Jean XXIII comptait 940 élèves en internat, externat et demi-pension, dont une centaine en enseignement technologique. Seulement un élève sur dix est pensionnaire. La chapelle est désormais le plus souvent le lieu de la célébration des messes en familles.


Remerciements à l’abbé Gaston Talbourdet pour ses documents et ses connaissances de cette page d’histoire locale.

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