Chapelle et site de Sainte Anne du Houlin à Plaine Haute

DATE : XIIIe siècle, restaurée en 1810, 1847 et 1978… après avoir été incendiée lors de la révolution de 1789 et vendue pour destruction.

PARDON : dimanche le plus proche du 26 juillet (voir la page des messes sur ce site).

LOCALISATION : Lieu-dit Sainte-Anne du Houlin, 22800 Plaine-Haute – GPS : 48.456091, -2.832471

À hauteur d'homme, la différence d'aspect
des murs marque la reconstruction

La grotte creusée en 1895 à
l'initiative de

l'abbé Saulnier

Dans la chapelle, la statue de Sainte Anne,
avec Marie et l’Enfant-Jésus

POURQUOI CE MOT « HOULIN » ? Plusieurs hypothèses peuvent être émises :

    1. Il viendrait de l'ancien scandinave « hol » qui veut dire « caverne ». En pays gallo, les houles sont des grottes creusées dans les falaises ou à flanc de vallée, comme c'est le cas ici.

    2. Est-ce une déformation du mot Hellin, nom d’une seigneurie locale ?

    3. Est-ce un dérivé de Houlle provenant de Olla, expression latine désignant un pot, une marmite et par extension un bassin ?

    4. Houllin, est aussi le nom de l'un des traités de la cinquième génération de la Torah (170 − 200).

HISTOIRE DE SAINTE ANNE DU HOULIN :

    • C’est au XIIe siècle que se serait répandue en Occident la dévotion à Sainte Anne, la grand’mère de l’Enfant-Jésus ! En maint endroits ce culte est venu se greffer sur une vénération encore bien plus ancienne : Ana, déesse de la fertilité, mère des Dieux d’Irlande. Précisons, en outre, qu’en breton Anne se dit Anna avec prononciation d’un n seulement. Le nom est donc absolument identique à celui de la mère des Dieux d’Irlande.

    • Il est très difficile de dater le culte voué à Sainte Anne au village du Houlin. Certains écrits font remonter l’existence d’un oratoire au XIIIe siècle, ce qui est difficilement vérifiable. Ce qui est certain, c’est qu’une chapelle existait en 1529.

    • Pendant la révolution à Plaine Haute, la population « s’installe dans l’illégalité ». Les offices du curé constitutionnel sont ignorés ou perturbés, on leur préfère les prières collectives. D’autant que la nouvelle de l’exécution de CORMEAUX, curé de Plaintel, guillotiné à Paris le 21 Prairial an II (9 juin 1794), émeut toute la région et décuple sa rancœur.

    • Le 25 messidor (dimanche 13 juillet 1794), de grands rassemblements de « personnes qui chôment le dimanche » agitent le bourg et le village de la Forge. Il n’en faut pas plus, pour que le Directoire du Département, furieux et bafoué par tout ce tumulte, ne frappe fort : Tandis que BESNE, l’accusateur public, établit un mandat d’arrêt contre Laurent GICQUEL et Pierre BIDAN, Maire et Agent National de Plaine Haute, accusés « de n’avoir pas prévenu ni dissipé les rassemblements », ordre est donné de détruire la chapelle du Houlin !

    • La prévoyance et la ruse des pieux habitants du voisinage vont cependant permettre à la précieuse statue de « la maitresse des lieux » d’être sauvée. Ils enlèvent la statue de la chapelle et la transportent dans un champ voisin où ils l’enfouissent. Entre temps, le 26 thermidor (13 août) la chapelle du Houlin (du moins ce qui en subsistait après l'incendie) a été mise en adjudication. « A la charge expresse de la démolir et d’enlever les matériaux, de manière qu’il n’en resta aucun vestige ».

    • Le coup d’Etat du 19 brumaire an VIII (9 novembre 1799) et la pacification qui s’en suit sont bien accueillis par une population épuisée, enfin soulagée par la signature du Concordat. Le 25 nivose an XII (16 janvier 1803), la chapelle Sainte ANNE est rendue au culte et mise à disposition de l’évêché. Autour du nouvel autel improvisé, « les populations de plus de dix lieues à la ronde accourent rendre hommage à la statue protectrice ».

    • En 1895, l’Abbé LE SAULNIER « aménage » le cadre du Pèlerinage. A cet effet, il mobilise aisément les bonnes volontés et les offrandes. Les travaux de nombreux ouvriers bénévoles transforment le massif rocheux délimitant la prairie face à la chapelle. Un Chemin de procession est tracé et marqué de quatorze croix de bois, symbolisant les stations du Chemin de Croix. Il accède à un important calvaire érigé au sommet de la colline. Face à la prairie, une « grotte de Lourdes » est creusée dans le rocher, et ornée d’une statue de la Vierge.

    • En 1923, la couverture de la chapelle est entièrement renouvelée.

    • En 1935, ses dépendances sont restaurées, un nouveau Chemin de Croix y est établi. Une chaire est construite devant la grotte, désormais reliée au calvaire et à la prairie par un escalier cimenté, facilitant la progression des pèlerins.

    • En 1944, les cérémonies coïncident avec la Libération, et sont célébrées dans une certaine effervescence : Jusqu’en septembre, les pèlerins affluent à la chapelle, récemment restaurée, mais à la clôture des Pardons… en octobre, « la paroisse n’est pas représentée par plus de dix personnes ». L’année suivante, l’Abbé ANDRE doit supprimer la procession de clôture des Pardons… Faute d’assistance.

    • A force de diplomatie et d’initiatives, l’Abbé LE DREAU, arrivé en 1957 redonne aux pardons l’élan et l’écho qu’ils étaient en train de perdre.

    • En 1974, une statue en granit est érigée sur le site… à quelques pas du lieu dit Keranna. Quatre ans plus tard, la chapelle est habillement restaurée et retrouve, en partie, son aspect d’origine.

    • En 1983, désolé par le manque d'intérêt que suscite Sainte Anne, Jean-Claude PINCEMIN reprend en main la destinée du site.

La statue du sanctuaire

Le sanctuaire surplombe d'une trentaine mètres la vallée et la chapelle

Travaux accomplis depuis 1983 :


    • 1983 : Dégagement du chemin communal donnant accès à l’esplanade.

    • 1985 : Élargissement du chemin de croix sur 400 m. de longueur.

    • 1986 : Nettoyage de la côte, du côté grotte.

    • 1987 : Le 13 juin, réparation de l’escalier de la grotte ; risque d’éboulement et chute d’arbres. Il y avait danger pour les visiteurs et pèlerins. Donc plus de 25 tonnes de ciment sont apportées à la sueur des fronts (27 personnes pour refaire les 104 marches).

    • 1987 : Les 16 et 17 octobre, un ouragan cause d’énormes dégâts dans toute la Bretagne et notamment dans toute la vallée du Houlin. La plupart des arbres qui faisaient la beauté du site sont déracinés.

    • 1988 : Plantation de 125 arbustes variés (noisetiers, rhododendrons, etc…). Ce travail est effectué par 8 bénévoles heureux de parachever le jardin de Sainte Anne

    • 1989 : Devant l’ampleur du travail et poussé par l’équipe de l’époque, Jean-Claude décide de monter une association et après deux réunions celle-ci à vu le jour en 1990

    • 1990 : Pose de bancs fixes sur l’esplanade.

    • 1990 : Le 29 juin, création de l’Association des amis de Sainte Anne. Son but est le maintien du culte et lentretien du site du Houlin.

    • 1991 : Chemin de croix (14 croix refaites), échange de la croix, restauration du christ et plantation d’arbres dans la côte.

    • 1992 : Réception de la goélette après d’importants travaux.

    • 1993 : Réfection de la fontaine, de la grotte, de la sacristie sur l’esplanade.

    • 1994 : Plantation d’une haie le long du chemin de croix.

    • 1995 : Réfection des peintures de l’ensemble.

    • 1996 : Participation au concours de fleurissement (3 prix obtenu).

    • 1997 : Construction d’un mur de soutènement vers l’esplanade, devenu escalier d’honneur.

    • 1998 : Installation d’une statue de la Vierge Marie dans une niche fermée par une porte (statue offerte par une fervente de Ste Anne).

    • 1999 : Restauration de la grotte (avec goujonnage en laiton).

    • 2000 : Taille de haies et arbustes.

    • 2001 : Installation de l’eau et de l’électricité par voie souterraine à la sacristie de l’esplanade.

    • 2002 : Mise en place d’une équipe permanente d’entretien

    • 2003 : Peinture d’ensemble sur l’esplanade, réfection de la fontaine de la chapelle.

    • 2004 à 2008 : Entretien du site (peinture de la sacristie….).

    • 2009 : Étanchéité extérieure de la sacristie de l’esplanade et dallage intérieur de celle-ci, taille de la haie. Fabrique et pose d’un banc face à la grotte pour les gens désirant se recueillir.

    • 2009 : En l’honneur de l’abbé Saulnier une croix a été placée dans les marches accédant à la grotte, et à été bénie par notre Évêque, Mgr Fruchaud le 19 juillet, jour du pardon 2009. En 1895 l’abbé Saulnier, recteur de Plaine Haute de 1847 à 1907, aménage le cadre du pèlerinage en créant le chemin de croix et une grotte de Lourdes est creusée dans le rocher.

    • 2010 : En mars, pose d’une plaque sur la croix en hommage à l’abbé Saulnier.

    • 2010 : Le 17 mai, enduit des murs extérieurs de la sacristie de l’esplanade et peinture avant le pardon.

  • Revue de presse : « L’association des amis de Sainte Anne lance en 1990 des travaux de réhabilitation du site. Un chemin de croix, menant à l’esplanade située sur les hauteurs du bourg, est réalisé, Les sous-bois accueillants sont aménagés de belles façons, le parcours montant de 300 mètres offrant aux pèlerins, un cadre adéquat pour le recueillement. L’esplanade dispose également d’un deuxième accès, au bout de la superbe prairie verte faisant face à la chapelle. Les bénévoles ont créé là un escalier de 104 marches débouchant sur le sanctuaire. Au milieu de celui-ci, gît une petite grotte et une statue en l’honneur de Sainte-Anne. Une petite fontaine naturelle vient égailler le tout. Simplement sublime. Le lieu de culte, en haut des marches, ne dépareille pas avec l’ensemble, tant la quiétude et le charme qui se dégagent de l’endroit semblent propices à la prière et la méditation. Le cadre magique de l’endroit, de la chapelle à l’esplanade, on le doit évidemment à l’association et au président, Jean-Claude Pincemin qui se démènent afin d’entretenir le site, et garantir l’ouverture de la chapelle chaque jour. Bref, permettre aux pèlerins et aux visiteurs de tous les jours, de venir se ressourcer dans un lieu mariant subtilement nature verdoyante et spiritualité ».

    • De nos jours, le pardon réunit chaque année environ 5000 personnes.

VISITES : L’ouverture de la chapelle est assurée chaque jour.

Remerciements à MM. Jean-Claude Pincemin et Jean-Luc Cosson pour leurs documents

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