Chapelle Saint Jean-Baptiste à Quintin

DATE : La chapelle de 1752 est dédiée à Saint Jean-Baptiste.

LOCALISATION : 1 Rue des Carmes, 22800 Quintin – GPS : 48.404058, -2.913348

HISTOIRE : Les Travaux de Restauration de la chapelle

Dans la deuxième moitié du XX siècle (1960) ; l’intérieur se dégrade et des travaux sont envisagés.

    • La tribune du premier étage offre un accès direct au couloir desservant les chambres des pensionnaires. Cela retient l’attention des décideurs. Une tribune semblable sera construite au second étage. Ainsi, les pensionnaires se rendront directement aux offices en ouvrant simplement une porte à l’extrémité de leur couloir, sur les trois niveaux.

    • Le chauffage est rénové et offre un bon confort à l’assistance.

    • Le sol est recouvert de dalles d’ardoise provenant des carrières de Sizun.

    • Monsieur de Sainte-Marie, maître verrier à Quintin, est chargé de remplacer les vitraux : ils offrent un éclairage agréable. Les murs recrépis donnent de la clarté à l’ensemble.

La Statuaire

Dans le cadre de cette restauration, Monsieur de Bagneux, sénateur-maire, préside la commission administrative.

Les niches du chœur abriteront désormais les quatre évangélistes en bois ciré :

    • Jean, l’aigle, et Marc, le lion, sont l’œuvre de Bernard NICOLLON DES ABBAYES.

    • Luc, le taureau, et Matthieu, l’ange, ont été réalisés par Aleandro DOSSENA.

Les niches près du chœur sont occupées,

    • à droite par Marie-Madeleine (de Magdala d’où son nom), pécheresse convertie par Jésus. Elle fut présente à tous les moments privilégiés de la vie de Jésus, et de sa mort (les Saintes Femmes).

    • à gauche, par Marie l’Égyptienne, moins connue. Elle mena une vie de débauche à Alexandrie où elle se prostituait. Au cours d’un déplacement, elle alla au Saint-Sépulcre et se prosterna devant une icône de la Mère de Dieu, la suppliant de la faire admettre dans l’église pour adorer la croix. La Vierge obtint l’entrée de Marie au Saint-Sépulcre et sa conversion. Marie gagne alors le désert d’Égypte où elle vivra pendant 47 ans avant de mourir en 492.

Ces œuvres d’Aleandro Dossena, toutes deux simplement couvertes de leur longue chevelure, symbolisent le péché suivi du repentir.

Pour les niches situées dans les murs de la nef, après réflexion, le choix s’est porté sur les deux frères, Côme et Damien, respectivement patrons des médecins et des apothicaires. Pourquoi ces deux personnages ? Nous sommes dans un hôpital comportant un service médecine et une maison de retraite. Par ailleurs, je me suis laissé dire que Bernard des Abbayes qui les a réalisées en bois polychrome, est issu d’une famille de médecins : c’est peut- être cela qui l’a influencé.

    • À gauche, Saint Côme, vêtu en tenue de médecin de l’époque de Molière, est représenté administrant un lavement à l’aide d’une seringue à un patient grimaçant dont la posture n’échappe pas au visiteur.

    • À droite, lui faisant face, saint Damien, l’apothicaire, en tenue de la même époque, porte ses fioles contenant, sans doute, quelques potions.

Le Retable

Constitué d’un portique à colonnes surmontées d’un baldaquin, le retable date du XVIIIe siècle. Il a été entièrement repeint par Monsieur Maurice LANGLAMET, peintre local. À remarquer : les faux marbres.

Au-dessus du tabernacle, deux statues en bois polychrome, représentent le Baptême du Christ par Saint Jean-Baptiste.

A la partie supérieure de cette imposante structure domine une Vierge de l’Assomption, les bras ouverts, du XVIIIe siècle. Ces personnages ont été redorés à la feuille d’or par Pierre BROUTE (peintre local).

Sur le mur à droite, est fixé un Christ en croix (XVI - XVII) d’art populaire, les pieds et les mains sont un peu disproportionnés.

Notre-Dame de la Bonne Délivrance

Dans le chœur, sur son piédestal, une Vierge noire couronnée, portant l’Enfant-Jésus sur son bras gauche et un sceptre dans la main droite, fait face à l’assistance. On la vénère sous le vocable de Notre-Dame de la Bonne Délivrance (à ne pas confondre avec Notre-Dame de Délivrance de la basilique). Cette statue est en plâtre. Les teintes de sa robe ont un symbole

    • le bleu, couleur de la chape de St Martin, apôtre des Gaules(+397),

    • le blanc, celle de l’étendard de Jeanne d’Arc (+1431),

    • le rouge, celle de l’oriflamme de Saint Denis, évêque de Paris (+275).

C’est une réplique de la statue au teint d’ébène (non en bois, ébène, noyer ou chêne, comme à Chartres, par exemple, mais en calcaire peint) située dans la chapelle de la Maison-Mère des Sœurs de l’ordre de St Thomas de Villeneuve, 52 Boulevard d’Argenson à Neuilly-sur-Seine.

Les religieuses de cet ordre ont assuré les soins aux malades dans l’établissement de la rue des Carmes du 2 vendémiaire an XIII (24 septembre 1804) jusqu’au 31 mars 1987. De 1908 à 1958, avec beaucoup de dévouement, la Mère Saint-Charles y consacra 50 ans de sa vie, dont une grande partie en tant que supérieure. Entre autre, elle joua un rôle au cours des deux Guerres mondiales, particulièrement la seconde.

En 1952, elle reçut la médaille de Chevalier de la Légion d’Honneur au titre de la santé publique. À son départ en retraite, elle fut regrettée de tous.

Elle mourut à Quintin le 11 octobre 1961.

Extérieur

À l’extérieur, sur le pignon de la chapelle, côté rue, deux niches actuellement vides, étaient occupées par deux personnages dénommés « bienfaitrice et pauvre », en bois polychrome, du XVIIIe, qui ont été entreposées à l’intérieur de l’établissement en attendant leur restauration.

Au-dessus des niches, nous pouvons lire les inscriptions suivantes :

HIC ACCIPITUIR (celui qui reçoit) HIC DATU (celui qui donne)

(Demeure et Maison de Dieu)

Source : Jean-Yves ROSSIGNOL. Avec l’aimable participation de François KERGOAT


Remerciements à Monsieur Jean LE BRAS, ancien Directeur de l’hôpital pour la mise à disposition du dossier d’archives de la chapelle.

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