Chapelle St Gilles à Plaintel

DATE : XVIIe siècle.

PARDON : 1er dimanche de septembre


LOCALISATION : Saint-Gilles, 22940 Plaintel – GPS : 48.438032, -2.821955

Vue extérieure

Les fresques sont de M. Hubert de Sainte-Marie

HISTOIRE :

La chapelle Saint-Gilles date du 17ème siècle. Elle fut construite par les Angier, seigneurs du manoir de Crapado actuellement disparu entre le bourg de Plaintel et Saint-Quihouët. Cette chapelle aurait remplacé une templerie ou une aumônerie des chevaliers hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem installés au lieu-dit tout proche de l’Hôpital en Saint-Julien. Avec son clocheton, ses assises de pierre de granit, son contrefort, ses ouvertures dont l’une est en gothique flamboyant et sa pierre d’armoirie située au pignon nord, elle est caractéristique des chapelles bretonnes.

La chapelle est ornée des blasons des familles Angier de Crapado (de vair plein) et de Brangays (de sable au sautoir d’argent cantonné de 4 fermails de même), seules ou en alliance avec Angier. On peut encore y voir dans son dallage des pierres tombales.

Située à la limite de la commune de Plaintel, elle fit l’objet en 1821-1822 d’une sérieuse contestation de la part de la commune de Saint-Julien. Elle a été finalement incluse dans le territoire de Plaintel.

Vers 1970, l’édifice était très dégradé et menaçait ruine, Ne disposant pas des fonds nécessaires à sa restauration, la commune de Plaintel envisageait de l’abattre et de créer un oratoire avec ses éléments sculptés. Une association pour la sauvegarde de la chapelle fut constituée en 1975 et les travaux de restauration furent réalisés.

Deux événements historiques se sont déroulés à proximité de la chapelle :

    • Juillet 1791 : La tension est vive dans les paroisses avoisinantes. A Plaintel, l’abbé Cormaux, recteur depuis 1779 a refusé le serment à la Constitution civile du clergé et a quitté la cure. Les paroissiens le soutiennent et se réunissent la nuit à Saint-Quihouët puis à Saint-Germain pour l’entendre. Le samedi 17 juillet, c’est la grande procession de Sainte-Anne du Houlin. Le département et le district décident d’intervenir ce samedi soir en envoyant un fort détachement de patriotes, de gendarmes et de militaires en direction de Saint Julien.

    • A la hauteur de la chapelle St Gilles, la patrouille rencontre un attroupement « assez considérable ». Les miliciens menacés tirent : au moins une femme est gravement blessée. Les paysans se sont dispersés. La troupe se regroupe autour de la chapelle. Vers minuit, la procession reprend du côté de Ste Anne du Houlin. La troupe se déplace vers St Julien et tire sur les manifestants. Un homme est gravement blessé à la poitrine, on ne saura jamais le nombre exact des blessés…

    • 18 juin 1815 : Combats des Blancs et des Bleus à la chapelle Saint-Gilles.

    • Une colonne mobile de Fédérés volontaires occupe le bourg de Plaintel et traite la commune et le bourg en pays ennemi. Les royalistes étaient arrivés la veille au soir au château de Saint-Quihouët. Le lendemain à midi, ils vont s’embusquer sur la route de Quintin à Saint-Brieuc, près de la Croix Dolo. Quand la colonne républicaine commence à passer, un royaliste à la gâchette trop prompte ouvre le feu. Les républicains ripostent et le gros de la colonne se réfugie autour de la chapelle Saint-Gilles. Le combat sera intense : côté républicain, on compte une dizaine de tués et une soixantaine de blessés, côté royalistes, les pertes sont importantes, mais impossibles à chiffrer. Le lendemain, les royalistes se portent sur le port de Dahouët pour protéger un débarquement d’armes et de poudre venant d’Angleterre et destiné aux insurgés.

Saint GILLES est très populaire en France.

« Plusieurs paroisses en Bretagne portent son nom. Au 6ème siècle, une abbaye fut construite sur son tombeau à Saint Gilles-du-Gard. Comme elle se trouvait sur l'un des itinéraires des pèlerins qui se rendaient nombreux à Rome et à Compostelle en Espagne, l'abbaye de St Gilles et son tombeau devinrent également lieu de pèlerinage. Nous pourrions parler du Chemin de St Gilles comme on parle du Chemin de St Jacques !

La vénération que nous portons aux Saints est l'un des éléments de la piété populaire qui retrouve sa juste place dans la vie chrétienne, après un temps de purgatoire. Les saints de tous les temps sont l'Evangile vécu dans notre histoire humaine. Les saints sont la mise en valeur, sous tel ou tel aspect, de la richesse insondable du Christ.

Que le Pardon de St Gilles nous soit lieu et temps de rencontre fraternelle de réconciliation, d'affirmation simple de notre Foi. » (J. G. )

Lu dans le bulletin paroissial

« N° 408. 26 août 1984 Abonnement : 30 Francs

Imp. Gér. Recteur de Plaintel. C.C.P. 2032 18 L. Comm. Paritaire 42876.

LE PARDON DE SAINT GILLES

Le dimanche 2 septembre, nous nous retrouverons dans la Chapelle St GILLES, située entre les paroisses de Plaintel et de St Julien. La Grand-Messe du Pardon sera célébrée par monsieur l’abbé BOTEREL et sera suivie de la Procession traditionnelle.

Je tiens d'abord à dire Merci à l’Association des Amis de la Chapelle St Gilles qui a mené à bien la Restauration de ce vénérable lieu de prière. Merci à tous ceux qui ont permis, par leur collaboration et leur contribution, la sauvegarde de ce patrimoine.

Nous avons maintenant une robuste chapelle, recouverte d’une bonne toiture. Les fresques modernes, aux couleurs vives, qui décorent la voûte et les murs, font l’admiration de tous les visiteurs. Je rappelle qu’elles sont l'œuvre d’un artiste de talent : Monsieur de Sainte-Marie. Elles évoquent en particulier les grands événements de la vie du Christ… L’humidité de l’un des murs nous inquiète un peu, mais que pouvons-nous faire ?

Très prochainement, comme il en avait été convenu, la Commune de Plaintel redeviendra propriétaire de la Chapelle et en assurera l’entretien ordinaire. Au nom de tous les paroissiens de Plaintel et des nombreux amis de St Gilles, j’en remercie Monsieur le Maire de Plaintel et toute la municipalité.

Après Notre Dame de BEAUCHEMIN, les plaintelais vouent à St Gilles une dévotion particulière. il est vrai que nous avons toujours quelque peur ou inquiétude à exorciser… »

VISITES : ???

Remerciements à M. Jean-Pierre Cotte pour ses documents

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