Chapelle de Saint Eutrope en St Brandan

LOCALISATION : 47 Saint Eutrope, 22800 Saint-Brandan – GPS : 48.391102, -2.906514

Sur la route reliant Quintin à Lanfains, au centre du village de Saint-Eutrope qui est un des villages les plus anciens de Saint-Brandan, et qui fut aussi l’un des plus riches, le voyageur peut apercevoir la chapelle Saint-Eutrope, vieil édifice du 16e siècle.

Bâtie sur un petit promontoire de granité, et forte de ses 500 années d’existence, elle jouit désormais d’une santé renouvelée. Grâce aux efforts conjugués d’une association créée en 1977, les Amis de la chapelle Saint-Eutrope, et de la municipalité, elle a été entièrement restaurée entre 1978 et 1988.

la chapelle accueille dorénavant chaque année le pardon annuel, le dernier dimanche d’avril, le dimanche le plus proche de la Fête de saint Eutrope, célébrée le 30 avril.

La chapelle de Saint-Eutrope servait de chapelle funéraire à la famille de ROBIEN. Les voussures intérieures et extérieures de la fenêtre du chevet portent la maxime « QUOI Q L’ON DIE DE ROBIANNE, ANCORE » que l’on pourrait traduire en langage d’aujourd’hui par « QUOI QUE L’ON DISE, JE SUIS ENCORE DE ROBIEN ». C’était une allusion probable au mariage de Claudine de ROBIEN avec le chevalier GAUTRON, si bien que le nom de ROBIEN se serait transmis probablement par l’épouse, faute d’un fils dans la famille de ROBIEN. En 1847, M. GOUPILLERE, alors recteur de SAINT-BRANDAN, écrivait que l’on accédait au caveau funéraire par 7 marches et que la fouille effectuée dans ce lieu n’avait apporté aucun résultat. Aujourd’hui le caveau n’est plus accessible.

La chapelle et ses dépendances furent vendues comme bien national, le 11 Primaire de l’an neuf au citoyen Le CARDINAL, agissant pour le compte de Françoise DIGAULTRAY de Quintin qui en fit cadeau à la paroisse de SAINT-BRANDAN, peu avant sa mort, en 1820.

La chapelle est devenue propriété communale en 1905 par la loi de Séparation de l’Eglise et de l’état Depuis 1978, des travaux importants furent effectués. Les portes et la charpente furent confiées au soin de l’entreprise ESCABATISSOL ; le travail de maçonnerie et la restauration des pierres à l’entreprise Le Chanu. la toiture à Michel LOISON ; l’enduit intérieur à l’entreprise PERREIRA ; les vitraux à l’entreprise BALADI ; et la restauration des statues à M. de FONDEVILLE de BUBRY (56).

Saint Eutrope, patron de cette chapelle funéraire était évêque de Saintes au IIIe siècle. Sa renommée était grande avant et après sa mort. Inhumé dans la basilique actuelle de Saintes, il est honoré par les foules qui viennent près de son tombeau. Son nom viendrait du grec Eutropos qui veut dire « celui qui tourne à bien ». Il est probable que le culte de saint Eutrope, célébré dans cette chapelle, ait été apporté par les pèlerins de Saint-Jacques de Compostelle en Espagne. Ceux-ci s’arrêtant à Saintes qui était une étape importante de leur pèlerinage, auraient fort contribué à répandre son culte dans les 129 localités françaises où le saint est honoré. Il est à noter que l’on attribuait à celui-ci des dons de guérisseur, spécialement pour les maux de tête et l’hydropisie, ou « mal de Saint-Eutrope ». À Saint BRANDAN, les plus anciens se souviennent encore que l’on venait à Saint-Eutrope tremper le linge dans la fontaine qui se trouve au pied de la chapelle pour l’appliquer sur ceux qui souffraient de ces maux.

On priait aussi saint Eutrope comme protecteur contre les gelées, et en particulier le 30 avril, jour de la Fête qui se trouvait être située au moment où les jeunes pousses sont encore délicates. Cette thèse qualifiant la chapelle Saint-Eutrope en SAINT-BRANDAN de halte pour les pèlerins saint-jacquaires est retenue par Jean FARDET qui, dans une étude récente, situe celle-ci sur le chemin qui partait de Paimpol pour aller jusqu’au gîte des Hospitaliers de Pontivy.

Quelques caractéristiques de la chapelle

De forme rectangulaire, elle est de style gothique. La verrière principale en est le plus beau témoignage. Les deux portes en granité local, en forme d’ogive, rappellent les portails des cathédrales. À chaque coin, quatre gargouilles montent la garde depuis un demi-millénaire. Il semble en effet que le la date de construction se situerait vers 1569, date du mariage de Claudine de ROBIEN et du chevalier de GAUTRON. Le petit campanile qui sert de clocher, restauré en grande partie dans la dernière décade, abrite une cloche bénite le 15 juin 1722 avec l’attribution du nom de Pauline-Jeanne CORCISE. Pierre RICHARD de CARDRY et Jeanne RICHARD de LA VILLE-HURDY furent les parrain et marraine.

Si les poutres « engueulées » n’ont pu être sauvées au cours de la restauration en raison de leur trop mauvais état, les huit statues en bois parfaitement restaurées ont retrouvé leur place ancestrale. Ce sont : la Vierge à l’enfant (XVIe siècle) ; grande statue de saint EUTROPE (XVIIe siècle) ; saint Bliaise (entre le XVIIe et le XIXe siècle petite statue de saint Eutrope (XVIIIe siècle) ; saint Armel (fin du XVIe siècle) ; sainte Anne et la Vierge (fin XV siècle), Statue du Christ en croix (XVe ou XVIe siècle ; saint Jean-Baptiste (XVIe siècle).

Remerciements à l'abbé Jean Le Rétif pour ses recherches

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